(ART. 3.4.5/5) NOUVEAUX MOUVEMENTS

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“[…]NOUS NE SOMMES TENU.E.S À RIEN POUR POURSUIVRE ENSEMBLE. CELA NOUS EST VU COMME UNE INVITATION À RECONNAÎTRE LA FIN DE LA ROUTE.[…]“

Ce titre, que j’ai choisi de mettre en titre, est un extrait de texte qui a été écrit dans l’article 11+1-1+1 paru le 1er mai 2021. Ça veut quand même bien dire ce que ça veut dire, non ? Et puis, la cité de la Digue est une impasse. Et après, c’est l’océan.

Si nous devions être honnêtes, Ce par quoi il faudrait commencer remonterai trop loin en arrière, au début d’un mensonge, à un faux excès de gentillesse. À un “ah oui ?", ou à un “ah d’accord !", ou à un “ah bon ?!", ou à des “c’est super !"… À tous ces genres d’expressions faites non pas pour exprimer son intérêt pour le monde, mais bien pour que l’intérêt du monde se tourne vers soi, ou pire, pour échapper à la discussion.

Ce qu’il fallait faire entendre c'était plutôt des “tu me fais flipper…", des “dégages !", Des “tu n’as rien compris”, des “qu’est-ce que tu racontes bordel de merde ?", des " à qui tu parles, là ?", des “tu crois que tu peux quelque chose ? ou bien tu ne fais que t’inventer que tu peux ? Mais tu as fait quoi jusqu'à maintenant à part te plaindre ?", des “Je ne sais pas si tu te rends comptes que tu prends les gens pour des cons…", des “s’il te plaît, ferme ta gueule.", des “s’il te plaît, ferme ta gueule.", des “s’il te plaît. Ferme ta gueule. Parce que sinon, il ne se passera rien, parce que sinon, tu continueras à parler avec acte de soumission. Parce que sinon, on va continuer à te mentir juste pour se barrer le plus vite possible de ta présence.” Nous n’avons pas été honnêtes. Et voilà que tout s’est écroulé en fracas.

Ce n’est pas vrai, rien ne s’est effondré. Mais on a quand même consolidé nos murs, on a mis des lasers aux portes, des compréhensions aux fenêtres. Des compréhensions de ce que nous faisons ici, avec qui nous faisons ce que nous faisons ici. Et celui qui veut rester, ne le peut pas. Il est clair désormais que nous ne sommes pas une fosse à désir. On ne laissera plus passer, on ne laissera plus dire des opinions d’engagements avec un autre, sans entendre ce que l’autre en pense, on va mettre des règles impersonnelles, pour que celles qui sont pensées pour sa petite personne soient ailleurs que chez nous, loin, dans des colocations règlementés, par exemple, ou il y a tout loisirs de regarder de travers, et imposer sa didacture. On pourrait très bien accueillir un dictateur en manque d’un peuple, mais ce sera désormais pour le faire chialer la chatte de sa mère. Car elle-même, a reconnu sa propre souveraineté, et ne pourra plus jamais supporter un fils-tyran de rien.

Donc, la seule chose vraiment vraie pour s’ouvrir sur de nouveaux mouvements serait de dire : merci, merci pour tout ce que vous nous avez apporté et tout ce que vous nous avez pris, pour tout ce que vous avez mis en mouvement et pour vos immobiles intransigeances, pour toutes les beautés de créations que vous avez offertes et pour tous les ratés, pour tout le temps passé en votre compagnie et pour tout le reste de ce qu’il nous reste à vivre. Séparons-nous, heureux, joyeux, plein de rêves. Merci pour tout.


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LES MOYENS DU BORD DÉBORDENT

Dans l’article qui concluait la saison dernière, nous parlions du spectacle “le Clown et la Fée”. Nous nous retrouvions devant l’exercice de faire ce spectacle pour une salle de 250 places, avec un plateau de 10 mètres d’ouverture, 7 mètres de profondeur, et 8 mètres de haut, avec la panoplie technique digne d’un théâtre conventionné. Ce spectacle jusqu’alors n’avait cotoyé que des salles de 50 places ou bien des salles des fêtes communales où s’entassait jusqu'à 150 personnes.

Pour cette date à la Cité du vin, nous n’avions aucune aide de notre hôte pour contacter un public, aucune aide de l'état (NOUS N’AVONS PAS FORMULÉ DE DEMANDE…), aucune aide de notre mécène (qui nous a pourtant loué cette salle, parce qu’il en connaît du monde, parce qu’il en a fait des trucs pour nous, avec des gens, à la Cité du vin, Et sur la quatrième représentation de notre petite version dans son lieu au 50 rue du Mirail à Bordeaux, parce qu’il nous le laissait aussi son lieu inestimable, il a lâché le morceau, ce genre de morceau qui ferait plaisir à n’importe quel artiste le recevant… (la pudeur m’impose de me taire là)). Nous nous retrouvions seuls pour transformer ce spectacle de petite taille en grand. J’ai en arrière plan, un univers imaginaire, celui de la Mythologie du Phare Flottant, permettant à ce spectacle d’appartenir à un monde, à s’incruster dans le propos artistique que nous montons : il y a plus grand que soi ; “Ubuntu” ; l’ensemble. Et la Mythologie du Phare Flottant est le paysage imaginaire de cette réalité à rencontrer. Et le spectalce “le Clown et la Fée” plein d’ouverture pour s’y glisser.

Un travail précis, de longue haleine, a été produit par Habib. C’est son travail à lui, qui a permis de faire salle pleine. En suivant ce lien, il est possible de voir tout son process de communication… (Enfin, il va le faire, le finir, il est en train, ce ne serait tar…) De vous en servir ou/et de lui faire retour. Peut-être que même des programmateurs, passant par ici, pourraient - au-delà de comprendre leur possibilité de se séparer de leurs craintes, afin de s’engager dans la lecture du propos d’intérêt général que ce spectacle offre dans sa rencontre intime, mais également dans son intergénérationnalité, son souci sociétal, sa détermination politique ; au-delà de comprendre que nous avons percer à jour un certain geste pour respirer hors de la dépression, et que ce spectacle est le miroir de ce geste, peut-être qu’au-delà de tout cela - ils pourraient en apprendre sur la communication. Mais bon, faudrait qu’ils passent par là…



Depuis ce 10 décembre 2021, nous avons donc un spectacle pour grande salle, Les décors sont soigneusement stockés, les comédiens patientent mal, les docs techniques sont fait et bien fait, nos pairs ne comprennent pas pourquoi nous ne jouons pas plus souvent, notre mécène nous chasse, nos merveilleux photographe et assistante mise en scène nous quittent, ou bien se sentent chassés, je ne sais pas. Et nous, nous plions bagages. Je me demande si on se souvient que tout cela s’est créé pour honorer quelque chose…

ZOR - OROH ROROPOH !! On se calme !!
SERGE - Quelqu’un est entré dans le phare !!
YEROELLE - Qui aurait bien pût y entrer ?..
LE GARDIEN DU PHARE - Pourquoi pleures-tu Serge ? T’inquiéte, on est là ! Zor ! Monte Jusqu’à moi ! Des choses ici, s’y sont gravées.
ZOR - ARRÊTE DE PLEURER, te dit le gardien, Serge !
SERGE - (au gardien) Et qu’est ce que ça dit ?
LE GARDIEN DU PHARE - Ça ne veut rien dire en l’état… Tu sais, d’ici, l’extérieur est tellement fort de beauté, que ma capacité à m’en aller fait m’y intéresser d’office… IL N’Y A VRAIMENT PAS BESOIN D’AVOIR PEUR, et entends comme la mer se calme.
SERGE - Zor ? Tu dors ?
ZOR - NON, Je suis passé au-dessus. Dors, toi, Serge.
YEROELLE - On t’aime.
(Pendant ce temps Z0R0 chante “fly me to the moon” pensant qu’il a la carrure d’un crooner.)
ZOR - C’est donc ça : … ?
LE GARDIEN DU PHARE : …
YEROELLE : .
SERGE - Je sais qui c’est ! C’est un tonton !
ZOR - Tu ne devais pas dormir ? toi !
SERGE - Si, mais non, mais ça va, en fait. Tonton, c’est un autre avec ton de patron. Comme Papa! Papi… Papa!..
LE GARDIEN DU PHARE - Zéol est par là ?
ZOR - Je l’appelle… Et dans le pire des cas, j’appelle Mero…
(apparaît) Z0R0 - Vous connaissez la vitesse de l’érosion ? C’est dingue ! (puis se barre)
ZEOL - Que pouvons-nous faire dans ce bas monde à part des ponts ?
TOUS LES AUTRES EN CHOEUR - FLOTTER !
ZOR - Ou sombrer.
SERGE - Mais faire des ponts, c’est mieux !
YEROELLE - À quoi cela servirait-il de toute façon ?
SERGE - Ben je sais pas, imaginez !
YEROELLE - Nous sommes déjà dans l’imaginaire, Serge.
SERGE - À pouvoir étendre les liens entre les personnes.
LE GARDIEN DU PHARE - Qu’est ce que c’est ?
YEROELLE - (se tient en silence)…
Z0R0 - (face public) Qu’est ce que c’est ? (puis se barre.)
YEROELLE - (se tient en silence)…
ZOR - Je préfère retourner dormir…
LE GARDIEN DU PHARE - Bonne nuit Zor, Et enlève la peau de la sorcière, tu sais que tu dors mieux quand tu n’as nul besoin de te couvrir d’autres peaux que la tienne.
ZOR - Oui. Je sais.


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DU GRAND JEU, EN PEU DE TEMPS, POUR EN FINIR AVEC LES PRESSIONS PARENTALES ET L’INQUIÉTUDE DU DEVENIR : LES CONCOURS DES ÉCOLES NATIONALES D’ART DRAMATIQUE

SAISON UNE

Nous avons mis en place sur cette dernière saison une formation à la préparation aux concours. Pour permettre à des jeunes désireux de faire carrière comme comédien. Et pour faire carrière, il n’y a pas mieux que les écoles nationales, elles ouvrent les portes de reconnaissance et d’administration. Il est extrèmement rare qu’un comédien soit sans l’intermittence lorsqu’il a fait une école nationales, et donc sans avoir eu besoin de faire les trottoirs des castings de figuration pour “Camping”, par exemple (bon, maintenant c’est foutu.), pour avoir le nombre d’heure suffisant pour pointer à pôle emploi.

Texte écrit le 13 avril 2022 :

Depuis le mercredi 20 octobre 2021, avec Simon Delgrange, et deux courtes apparitions de Julie Hercberg, nous avons débuté une formation pour préparer des comédien.ne.s à passer les concours des écoles nationales d’art dramatique. Cette formation devait se dérouler sur trois mois, et se terminer donc fin janvier. Mais la tension était trop forte pour s’arrêter à ce moment là, nous ne pouvions décemment pas s’arrêter à cette période, nous la terminâmes donc le 6 avril 2022. Dans la projection du déroulement de cette formation, nous avions également décidé de se retrouver avec les six participants chaque mercredi pendant 4 heure et demi. Mais à partir de fin janvier, nous les retrouvions, surtout Simon, également les samedi, un travail plus lourd devait se produire.

Nous avions également projeté d'être au Puits du Mirail à nos horaires officiels, mais même cela s’est présenté par le siège… Dû à la présence forcée de la création d’une pièce de boulevard écrite par le propriétaire de ses lieux, la porte de cet espace s’est malencontreusement refermée devant notre nez sur plusieurs (trop) séances. C’est Emmanuelle qui nous trouva une solution, j’en profite pour la remercier de nous avoir permis d’accéder à la Salle Artisse.

C’est d’ailleurs dans cette salle que nous présenterons, le 2 et 3 juillet 2022, le spectacle de l’atelier dépassement de pratique du clown “les nouveaux gouverneurs 3”.

photo prise juste avant une des deux représentaton :

Merci deux fois, Emmanuelle.

Nous avons donc plutôt très mal projeter notre préparation aux concours. Ce n'était pas trois mois mais cinq, ce n'était pas 4h30 par semaine mais plutôt entre 8 et 10. Encore hier, le 12 avril, Simon était avec eux.

Nous avons eu cinquante pour cent de réussite sur cette première saison de préparation aux concours, pour le dire d’une manière exprès faite pour se la péter. Et c’est pourtant avec 100% des participant, que nous sommes heureux d’avoir travailler si intensément. Et chacun d’eux peuvent être fier.

Nous ne nous arrêtons pas à une saison, nous en faisons une deuxième. Et nous nous sommes servi.e.s des erreurs de la première année, et des retours des élèves que nous avons récupéré lors d’une après-midi à la cité de la Digue, pour améliorer la saison prochaine.

SAISON DEUX

La communication est lancée. Nous avons pour cela créé.e.s une page dans le site internet de l’association tedua.



Dans ce site, nous y avons tout dit : le prix, la nouvelle durée, les temps d’immersions, et le niveau d’implication que nous demandons, les contacts pour avoir des informations supplémentaires, et même un lien pour s’inscrire.

Nous espérons que cette prochaine saison sera aussi pleine et joyeuse que la précédente, et que nous raterons, raterons encore et raterons mieux.



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LE RÊVE DE CHÂTEAU PREND. POSSESSION D’UN LIEU. ET LES ROIS ET LES REINES SONT PROPRIOS D’UN ANCIEN DANCING À MONTCARET TÊTE NOIRE.

La cité de la Digue a fait son office. Après s'être échoué dans sa solitude, puis une fois la découverte de la joie par la vie collective, où un phare se serait décroché, le peuple de la cité de la Digue (ou du moins une partie) entre dans les terres pour l’autre versant de la pièce. Le Château d'éternité. Qu’est-ce qu'être propriétaire pour les vies futures, pour nos enfants et les leurs. À qui appartient cette maison où nous sommes tous propriétaires ? Comment pouvons-nous faire pour suivre nos désirs ? Que pouvons nous à ceux qui en maintiennent des personnels ? “Nous avons un lieu d’accueil.” Voilà ce que nous pouvons dire. Nous y avons des travaux, et des bébés, et un quotidien à gérer, mais nous y accueillons quand même, mais nous y accueillerons quand même, quoi qu’on en dise ou veuille. Une guingette, une aide au numérique, un théâtre, un lieu de résidence, des stages d’immersion pour les élèves de formation à la préparations aux concours, un simple lieu de retraite, une ruche d’innovation sociale, culturelle, écologique. La rareté d’un lieu (mais là, c’est exactement comme était la cité de la Digue) sans autre souhait que la reconnaissance que quiconque y est lela bienvenu.e, point.

Que se passe-t-il lorsque nous reconnaissons que nous sommes les bienvenu.e.s ?




>>>7
ON ACCUEILLE.

>>>ZORAH<<<


Article achevé le dimanche 24 juillet 2022. 7 jours après la naissance de Zorah.


Date de parution: le 25 juillet 2022.

Écriture:
- Jonathan Dupui

Photos et/ou retouches:
- Bastien Lasserre
- Anne Lucie Dumay
- Alex Giraud

Captation et montage vidéo - Studio Matière Noire

Enregistrements audios:
- Jonathan Dupui

Mise en forme web (et censure):
- Jonathan Dupui
- David Bruant

Contact: Anne Lucie Dumay, Magali De Bortoli (diffusion@association-tedua.fr, 06 15 60 97 04).