Le 3 novembre 2020, nous décidons de nous mettre à travailler tous les 9, sous forme d’une première résidence confinée à la Cité de la Digue à Floirac. Le dimanche suivant, un garage était transformé en théâtre et une première apparition scénique du clown Mouce avait lieu. C'était fou.
Sur le chemin de cette production commune, des incertitudes sont apparues, également…
C’est justement entre cette joie partagée et ces peurs exprimées au grand jour que notre rêve commun s'étire : celui de rencontrer, d’acquérir et de prendre soin d’un lieu que l’on imagine magique, multiforme. À la fois lieu de discipline artistique avec un théâtre, ses spectacles, son école, à la fois lieu à habiter collectivement pour accueillir, créer, mourir, en paix.
C’est un projet de vie.
On le souhaite ouvert au monde.
On l’appelle: le Château.
Écriture en quatre parties:
“Alors que le premier confinement nous a fait passer de cinq plus un à neuf plus un, ce deuxième nous offre le temps de produire ensemble, pour acter la reconnaissance du vivre ensemble comme sujet plus important que nos désirs (même celui du vivre ensemble…) ou chaque chose personnelle se renverse au collectif. Enfin, ici, l’autre se tournerait-il vers l’un ? […]"
-- dans cet enregistrement audio : narration de la remise au travail du collectif
sous une nouvelle forme...--
"[…] C’est à lui donc que nous avons demandé collectivement s’il voulait être notre patron, comme si enfin ici, s’employer était un souhait. […]"
"[…] Deux jours plus tard un garage se transforma en théâtre (ou du moins les grandes lignes). Si vous aviez vu le dynamisme dans lequel cela s’est fait, même une grande école de théâtre nous jalouserait. Lorsqu’il fallut passer à l’expression, ceux qui ne voulurent pas parler s'écartèrent et ceux qui devaient parler restèrent. […]
-- dans cet enregistrement audio : Jonathan narre, Habib lit 4 témoignages d'Anne Lucie, Lucie, Magali et Bastien, sur leur vécu pendant cette résidence...--
Mercredi, jeudi, vendredi:
Loic et Bastien mènent l’aménagement des garages: celui de la maison 4 devient théâtre, celui de la maison 1 devient espace de stockage organisé
Samedi, dimanche:
Magali et Lucie prennent le rôle de regard extérieur du jeu scénique de Bastien, qui incarne le clown Mouce de la Mythologie du Phare, que Jonathan est en train d'écrire..
Dimanche soir, à 20h:
Le clown Mouce monte sur scène devant le voisinage confiné de la Cité de la Digue.
“Une joie de se rappeler où commence le théâtre : dans n’importe quel espace où le jeu se partage. Ce garage est un théâtre puisque nous y sommes accueillis dans la pénombre, que les lumières éclairent ce clown, Mouce, et qu’il y bouge y vit et nous raconte comment il est le broyeur de rêves. L'ébauche d’une mise au travail collective et un lieu qui crée le lien par le jeu." - Julie H., présente pendant le solo de Mouce.
“Pendant que tout cela se produisait, il s’est avéré probable que le phare nomade de La Mythologie du Phare et qu’un phare sédentarisé sur une île de l’estuaire de la Gironde puissent se rencontrer…"
-- dans cet enregistrement audio : Cynthia raconte notre recherche menée avec Farid; nous y rencontrons des protagonistes de l'île de Patiras --
“Et tout va toujours, comme toujours, continuer. Nous enchaînerons les résidences, comme celle qui commence déjà avec la remise au propre de la Mythologie du Phare, ou celle qui suit avec l’artisanat de Loïc, et d’autres toujours. Comme un mouvement ne nécessitant aucune fin. Il ne reste donc plus que quelques questions : jusqu’à quand Habib Belaribi occupera-t-il ses fonctions de patron (bien que ce soit un contrat renouvelable) ? Pourquoi est ce que nous disons neuf plus un et pas dix ? Parce que le dixième est encore dans le ventre de sa mère. Et je peux même vous dire neuf plus deux, un onzième commence dans le ventre d’une autre. Jusqu’à quand alors Habib Belaribi porte l’insigne de patron ? jusqu’à ce qu’il porte, à vie, l’insigne de papa. Tiendrait-il à lui comme à moi de l’être ? Ou bien à Anne Lucie comme à Cynthia d’être mères ? Ou pouvons-nous être certains d’offrir déjà le terreau de la liberté aux vies futures ? Oui ! Nous ne sommes plus seuls.” - Jonathan.
(1) La Mythologie du Phare est une création en cours dont l'écriture a été menée par Jonathan Dupui au lendemain de la première résidence artistique du clown Zoro Zoraï, fin février 2020. Un site recueille plusieurs objets de cet univers : zorozorai.land. Par elle, nous visons la production d'un grand spectacle -de l'envergure du Slava Snowshow- porté par l'association Tedua.
Date de parution: 17 novembre 2020.
Écriture, témoignages:
- Jonathan Dupui
- Anne Lucie Dumay
- Magali De Bortoli
- Lucie Castet
- Bastien Lasserre
- Cynthia Perrein
Photos:
- Loïc Arnaud
Archivage:
- Farid Lagoune
Mise en forme:
- Habib Belaribi
Contact: Anne Lucie Dumay (diffusion@association-tedua.fr, 06 15 60 97 04).
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